A l’approche des élections municipales et des 10 ans de la reconnaissance des Droits humains à l’eau et à l’assainissement par les Nations Unies, la Coalition Eau et plus de 30 partenaires associatifs, dont la Fédération Nationale des Samu Sociaux, lancent la Campagne « L’eau est un droit » afin de mobiliser le gouvernement et les élu.e.s sur les défis persistant en matière d’accès à l’eau et l’assainissement en France et dans le monde.

La France s’est engagée au niveau international à atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) fixés par les Nations Unies et notamment à « garantir l’accès universel à l’eau et la gestion efficace des ressources en eau » (ODD n°6).

Pour autant, 10 ans après la reconnaissance des droits humains à l’eau potable et à l’assainissement par les Nations Unies (reconnus par une Résolution du 28 juillet 2010) et 5 ans après l’adoption des ODD, les défis restent immenses !

Aujourd’hui, 2,2 milliards de personnes dans le monde sont toujours sans accès à une eau saine et 4,2 milliards de personnes ne bénéficient pas d’installations sanitaires sûres. Au-delà de ces chiffres, une eau insalubre, un assainissement inadéquat et le manque d’hygiène ont des conséquences lourdes sur la santé, l’éducation, l’égalité des genres, l’économie et l’environnement. Chaque jour, 1000 enfants meurent de la diarrhée du fait d’un accès inadéquat à l’eau et à l’assainissement !

LA FRANCE EN RETARD

Aujourd’hui, en France métropolitaine, 1,4 million de personnes ne bénéficient toujours pas d’un accès à une eau saine et 7,5 millions de personnes ne bénéficient pas d’installations sanitaires adaptées (données ONU 2019). Dans les départements et territoires d’Outre-Mer, les chiffres sont encore plus alarmants, avec des taux d’accès parfois similaires à certains Pays en Développement.

Le prix de l’eau est aussi un enjeu : près d’un million de ménages français ont du mal à payer leurs factures d’eau. La facture ne doit pas être un obstacle à l’accès à l’eau et à l’assainissement ! Pour être abordable, la facture ne devrait pas dépasser 3 % des revenus effectifs du ménage. Une trop forte charge peut faire basculer des ménages dans la pauvreté ou la grande précarité.

L’URGENCE D’UN CHANGEMENT DE CAP

D’ici à 2030, il nous reste 10 ans pour atteindre cet objectif extrêmement ambitieux, mais vital, d’un accès universel et durable à l’eau potable et à l’assainissement, tout en préservant les ressources en eau.

Sans un changement rapide de trajectoire politique et un renforcement des financements pour le secteur, cet objectif reste hors de portée, dans le monde mais aussi en France.

Face à ce constat alarmant, un collectif de plus de 30 associations françaises, auquel s’est associée la Fédération Nationale des Samu Sociaux, a lancé, au Salon des Maires, une grande campagne de mobilisation collective et d’interpellation des pouvoirs publics et des élus locaux afin de faire de 2020 une année marquante pour les droits humains à l’eau et à l’assainissement, en France et à l’international.