La FNSS publie l’enquête nationale maraudes 2023. Cette étude, fruit de la capitalisation de données d’activité existantes sur les différents territoires, donne à voir le profil des maraudes existantes ainsi que des données relatives aux publics rencontrés par les 119 équipes ayant participé à cette étude.

Ainsi, en 2022, les Maraudes et Samu Sociaux de France ayant répondu à cette enquête sont entrées en contact à plus de 400 000 reprises avec des personnes à la rue. Elles ont rencontré plus de 55 000 personnes différentes : 78% d’entre elles sont des personnes isolées (hommes seuls et femmes seules) et 23% sont des femmes.

Le focus proposé cette année sur la santé psychique des personnes à la rue montre « combien l’absence d’hébergement et de logement a des conséquences délétères sur la santé psychique des personnes à la rue, générant de l’angoisse, accentuant les symptômes et mettant à mal les suivis en termes de santé ».

Dans les préconisations liées à l’enquête, la FNSS rappelle que la lutte contre le sans abrisme passe en premier lieu par l’accroissement de l’offre de logements à loyer modéré, en augmentant les marges financières des bailleurs sociaux et en soutenant l’encadrement des loyers. Ces logements font aujourd’hui défaut dans la plupart des grandes villes de France, faute de politique ambitieuse en ce sens. A défaut et en urgence, il importe d’augmenter le parc d’hébergement, à la hauteur des besoins et de renforcer les équipes de Maraudes et Samu Sociaux.

Les maraudes et Samu Sociaux de France ne peuvent pas s’habituer à voir prioriser tel ou tel enfant, tel ou tel adulte, évalué comme plus vulnérable qu’un autre pour qu’il soit hébergé par le 115 et par les Services Intégrés d’Accueil et d’Orientation (SIAO). Et pendant ce temps-là, d’autres personnes restent dehors et leur situation se dégrade encore davantage.

Sur l’ensemble du territoire national, des digues cèdent, dans ce qui est politiquement accepté, dans les pratiques sociales, nous rapprochant dangereusement du point de non-retour.

A titre d’exemple, aujourd’hui, à Paris, un enfant de plus de 3 mois ne peut plus être hébergé en urgence.

 La résorption du sans-abrisme est à portée de choix politique. La Fédération Nationale des Maraudes et Samu Sociaux en appelle à l’inscrire comme objectif politique, seule voie raisonnable à même de ressouder une cohésion sociale aujourd’hui entamée.