La FNSS publie l’enquête nationale maraudes 2022. Cette étude, fruit de la capitalisation de données d’activité collectées sur les différents territoires, donne à voir le profil des maraudes existantes ainsi que des grandes données relatives aux publics rencontrés par les équipes. 141 équipes ont participé à cette étude.

Ainsi, en 2021, les maraudes et Samu Sociaux de France ayant répondu à cette enquête sont entrés en contact à 545 821 reprises avec des personnes à la rue. Elles ont rencontré plus de 72 000 personnes différentes. 

Les maraudes professionnelles proposent un accompagnement plus soutenu aux personnes qui ne « demandent plus rien », souvent après s’être découragées. Face à une massification des personnes à la rue, elles doivent nécessairement être renforcées.

Dans les préconisations liées à l’enquête, la FNSS rappelle aussi que la lutte contre le sans abrisme passe en premier lieu par la création de logements accessibles. Ces logements font aujourd’hui défaut dans la plupart des grandes villes de France, faute de politique ambitieuse en ce sens. A défaut, il importe d’augmenter le parc d’hébergement, à la hauteur des besoins.

Le sans abrisme est en outre intrinsèquement lié à la gestion d’autres politiques publiques : fermetures de lits en hôpitaux psychiatriques, fin de prise en charge des dispositifs d’aide sociale à l’enfance, accès aux procédures de régularisation… Les Maraudes et Samu Sociaux ne sauraient être les témoins silencieux de ces situations insoutenables.

A l’heure des premiers froids, la FNSS ne peut donc pas se contenter d’annonces et d’intentions. En 2018, le Président Macron avait déclaré «je veux que nous puissions apporter un toit à toutes celles et ceux qui sont aujourd’hui sans abri ». En octobre 2022, le Ministre délégué chargé du logement Olivier Klein a réduit cet objectif aux seuls enfants, exigeant qu’il n’y ait plus d’enfant à la rue. Aujourd’hui, cet objectif n’est pas atteint et les maraudeurs laissent à la rue des milliers de personnes en proie au froid, à la peur et au désespoir.

Cette étude est l’écho de ces détresses face auxquelles les équipes sont impuissantes. Elle se veut une invitation forte à agir, au nom de la parole publique, du pacte républicain.